Il
y a, dans la production décousue d’Anne Hecdoth, rompue à
l’ambiguïté dont elle tire les fils, les
éléments d’une œuvre rapiécée pourtant cohérente :
animée par une passion de la négation positive, elle tisse le
grotesque de ses jours, déroule les liens de sa filiation, reprise
ses trous de mémoire, monte en épingle la prétention de son art,
tricote son ouvrage en une pure armure mentale et faufile doux.
Mégalomane, elle revendique sa fibre pitre et joyeuse. La vanité
est son sujet, son métier, son fond de commerce et ses chaînes. Si
l'art est un écran de leurres, alors pourquoi chercher ce qui se
trame à l'heure solaire ?
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Impossible de déposer mon comment (ne pas) taire. Donc, ici…
Le bas art des chutes… mais chut, tout cela est cousu de fil blanc… Je m'interroge néanmoins quant à la figure de droite, serait-ce… ? (Vincent S.)
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Impossible de laisser un commentaire sur ton blog, comme d'hab'... Le voilà:
Une fois encore, je passe et me trouve bouche "cousue": tout est dit, textes et textiles ; rajouter ma reprise serait vanité superflue. Pourquoi à ce jeu-là, chercher à te battre à plates coutures ? (Anne G. artisanne)
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Une nouvelle Vanité d'Anne Hecdoth sur sa toile de Jouy ? - vous l'entendez comme vous voulez -
Au risque de me faire tailler une veste et bien que je trouve ça un peu coton, je lui réponds, ça ne fait pas un pli !Eh oui, sans cesse sur le métier remettre son ouvrage et à la fin prendre le risque de se retrouver dans de beaux draps.
Alors pas question pour moi de donner dans la dentelle, éventuellement faire récit d'une histoire cousue de fil blanc.
Mais auparavant, il aura fallu être tiré à quatre épingles avant cette terrible épreuve : faire passer un chameau dans le chas d'une aiguille.
Ah ! qu'il eut été bon, pourtant, de goûter au paradis !
Mais motus et bouche cousue ! Il s'agit de filer doux, en espérant avoir réussi à tirer mon épingle du jeu.
Le temps fera son affaire. (Thierry P., le tisserand au fil des mots)
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Surprenant ! Cela fait plaisir... (Olivier J.)
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Bon ben ça a toute l'apparence de la sincérité ! Donc c'est de l'art, c'est ça ? Le truc, c'est que y a rien à comprendre, si je comprends bien. Mais pas sûre. (Vanessa K.)
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L'art n'est pas fait pour être décortiqué, mais pour le ressenti d'un certain partage d'affinités ! Très élogieux l'article du critique ! Et j'aime bien ta "fibre pitre et joyeuse"! (Anne L.)
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Tirage de fil dentaire, tout un art ! C'est important les fibres ! (Pascual H. J.)
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L'image est une photo prise lors de l'exposition "Matières premières" au Palais de Tokyo en 2012. Elle montre une œuvre de Fabrice Hyber intitulée "les Linges". Ce sont de larges lés de tissu légèrement teinté et translucide sur lesquels sont naïvement dessinés des soleils, suspendus à des fils à linge créant ainsi un espace pictural décomposé en couches dont la transparence s'estompe au dessus d'une pelouse artificielle évoquant ''une scène de campagne extrapolée et inversée, où l'extérieur est à l'intérieur''*. A priori, ''les visiteurs sont invités à s'aventurer dans la profondeur de la composition en trois dimensions pour en découvrir les différents plans''*.
RépondreSupprimer(* explications données sur le cartel de l’œuvre)
Le texte fait allusion
- au travail chaotique mais cohérent de l'artiste
- au domaine textile (décousue, rompue, tire les fils, rapiécée, tisse, déroule, liens, reprise, épingle, tricote, faufile, fibre, chaînes, trame...) dans lequel travaillait son père (filiation)
- à l'art factice (leurres)
- au temps (l'heure solaire)
- à tout ce que l'on voudra selon son imagination et ses propres références culturelles.
Le rapport texte/image évoque un tissu de mensonges et la vanité de l'art.