Témoin d’un passé récent, Anne Hecdoth crée la semaine du patrimoine national des espèces à plumes en voie de disparition. Toujours dans l’air du temps, elle lance, entre créations et succès, sa toute nouvelle collection d’automne très tendance : un parterre de feuilles chues déclinant leur prose moelleuse. Mais où sont les vers?
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Aaaaah... voilà où est mon bouquin! Quel bonheur! (Heurv’)
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Les vers sont dans les versets, sataniques ou pas. Sous terre ou pas, vers envers du décorum. A pieds ou à cheval. Au trop, au galop !! A Anvers et contre tous. A soi ou à tous, vers les vers, versons sans aversion. (Marie-Christine M.)
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CONSIGNE: ECRIRE UN TEXTE AVEC TOUS CES TITRES! Que le meilleur gagne! (Anny C.)
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Cendrillon est absente du tas de feuilles mortes. J'ai bien cherché, même sous la cendre ! Aucun espoir donc, de trouver la pantoufle de VAIR ! (L’Ambuleuse)
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Le sens du vers a sonné ! C'est bien là, la raison de la présence de ce sansonnet parmi ces livres ? (Hécate )
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Na! J'ai décidé: je n'en lirai aucun. Quitte à finir crâne, je préfère mourir bête et vaniteuse, et quitte à être bouffée par les vers je préfère encore nourrir les lombrics que les alexandrins. Mais j'entends déjà les racines de pissenlits chanter:
"Allez,
Qui c'est les plus forts
Évidemment c'est les Vers" (Juliette C.)
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Les vers? Eh bien, ils ont fait les délices de cet adorable représentant d'une espèce à plumes, bien sûr!!! (Cathy P.)
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PvOeMrMsE (Marc V.)
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Quel choc iconique... Brrr j'en frissonne (comme feuille au vent d'automne). Bien que j'hésite sur la lecture de cette puissante vanité empreinte d'un mélange atroce et subtil de littérature et de taxidermie. (Mince, Odile, t'as buté un piaf, comme ça, pour l'inclure dans une vanité? Ca c'est fort...). Vanité de l'oiseau dont jamais la plume n'écrira trois lignes (paix à son âme légère de volatile). Vanité des livres dont aucun ne volera jamais (sauf quelques heures précieuses de notre temps). L'oiseau repose sur cette couche de mots choisis. Comme lui, impossible de trop nous repaitre de leur substance sans risquer, comme le Quichotte, de voir nos chairs et nos cerveaux se dessécher: "Con el mucho leer y el poco dormir se le seco el cerebro". Méditons! Couac, (paix à ses plumes). (Marie-Hélène B.).
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-Qui c'est les plus forts........ Assez plaisanté, j'adore cette vanité. Tendance? (Elisabeth C.)
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Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux:
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,
Le ventre en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.
Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint;
Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.
….
Une charogne- Baudelaire.
La photo montre la moquette de l’artiste tapissée des livres qu’elle collectionne (en rapport avec le thème de la vanité) et qu’elle a lus ces mois-ci, sur lesquels git un oiseau mort.
RépondreSupprimerLe texte fait allusion
- aux journées européennes du patrimoine qui viennent de se dérouler
- aux espèces en voie de disparition
- à l’actualité médiatisée et aux effets de mode sur l'opinion
- à l’automne qui arrive
- à l’idée de chute
- à la poétique
- aux ambigüités linguistiques : homonymie (vers) et polysémies (plumes, feuilles)
- à la belle performance sportive de l’équipe de foot de Saint-Etienne (les Verts) ce dimanche
Le rapport texte/image évoque la vanité de la connaissance et de la culture, renforcée par le memento mori que connote l’oiseau mort.